Les augmentations salariales deux fois plus élevées si elles avaient suivi la productivité

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Au cours des 16 dernières années (2000-2016), les augmentations salariales auraient été deux fois plus élevées en Belgique si elles avaient suivi la productivité, selon des chiffres de l’Institut syndical européen (ETUI) et la Confédération européenne des syndicats (CES).

En Europe, les augmentations de salaire, si elles avaient suivi l’évolution de la productivité, auraient dû être quatre fois plus élevées.

“C’est une théorie économique standard qui veut que les augmentations salariales suivent les augmentations de productivité. Pourtant, en Europe, la productivité a progressé bien plus que les salaire”, estime la CES. “Les salaires sont à la traîne depuis des années”, note Esther Lynch, secrétaire confédérale de la CES. “Les travailleurs ne reçoivent pas une juste part de la valeur qu’ils produisent. L’important écart entre les gains de productivité et l’évolution des rémunérations illustre clairement la nécessité d’augmentations salariales pour les travailleurs dans l’ensemble de l’UE.”

“Des augmentations des coûts salariaux irréfléchies affecteront la compétitivité”

“L’étude ignore complètement la réalité en niant le handicap salarial historique de 11 à 12%. Des augmentations des coûts salariaux irréfléchies affecteront la compétitivité de nos entreprises et entraîneront des pertes d’emploi”, a déclaré, jeudi, Carole Dembour, conseiller à la FEB.

Pour la FEB, il est important de rappeler que les niveaux de salaire absolus en Belgique sont nettement plus élevés qu’en Allemagne, en France et aux Pays-Bas. “En 2018, après déduction de toutes les réductions de charge et subventions fiscales, une heure de travail reste de 11 à 12% plus onéreuse en Belgique que dans les pays voisins”, estime la FEB.

“Procéder aujourd’hui de manière irréfléchie à des augmentations des coûts salariaux économiquement injustifiables, supérieures à celles des pays voisins, affecterait la compétitivité de nos entreprises, induirait une création d’emploi moins forte et renforcerait ainsi à nouveau le phénomène ‘insider versus outsider’ sur notre marché du travail”, conclut Carole Dembour.

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