RTL Belgique: de la consultation à la confrontation

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La direction de RTL Belgium a décidé lundi de mettre fin à la phase d’information et de consultation prévue par la loi “Renault” sur les licenciements collectifs, et ce malgré le refus des représentants des travailleurs.

Les cinq mois de discussions et en particulier les 20 réunions du conseil d’entreprise extraordinaire qui ont eu lieu depuis l’annonce d’un plan de restructuration ont permis de ramener le nombre de départs de 105 à 87, a également confirmé la direction du média privé à l’agence Belga.

“La direction a pris acte ce jour du refus des représentants du personnel de clôturer la première phase de la procédure Renault. La direction regrette profondément ce refus qui contredit leur engagement pris en date du 18 janvier d’un passage ‘imminent’, ‘d’ici peu’, en phase 2”, a-t-elle fait savoir lundi dans un communiqué interne dont Belga a pu prendre connaissance.

“Néanmoins, consciente de la nécessité de lever les incertitudes dans lesquelles le personnel évolue depuis la mi-septembre, ainsi que de l’urgence d’implémenter le plan de transformation, la direction a pris la décision de démarrer la phase 2 et, ce faisant, de clôturer unilatéralement la phase 1. Pour rappel, cette deuxième phase a pour objet de négocier les conditions de départ des personnes concernées par le plan”, peut-on également lire dans le document.

La première réunion de la phase 2 est prévue mercredi.

Le 14 septembre dernier, la direction de RTL Belgium avait annoncé que son plan intitulé “#evolve” impliquait le licenciement de 105 personnes réparties dans tous les départements, enclenchant ainsi la phase d’information et de consultation prévue par la loi “Renault” sur les licenciements collectifs. Grâce aux contre-propositions soumises par les travailleurs, le nombre de départs a été ramené à 87.

Les noms des personnes licenciées n’ont pas encore été dévoilés par la direction mais celle-ci a précisé leur profil ainsi que la répartition des suppressions d’emplois au sein des différents services. Les équipes qui travaillent pour la rédaction, la production des magazines et la structure administrative de l’entreprise seront les plus affectées.

Selon un membre du personnel bien informé, 75% des travailleurs qui vont perdre leur emploi ont plus de 45 ans. “On s’est montrés jusqu’ici très constructifs et responsables. On n’a pas lancé d’appel à la grève. On estime donc qu’il est temps que la direction fasse un geste pour tous ces gens, qui auront du mal à retourner sur le marché du travail”, explique-t-il.

C’est la raison pour laquelle les représentants des travailleurs n’ont pas accepté d’acter la fin de la première phase “Renault”: ils auraient voulu au préalable que la direction s’engage en faveur d’une prime de licenciement extralégale plus généreuse.

“On avait défini un seuil plancher par comparaison avec ce qui a été décidé dans d’autres entreprises, dont certaines avec moins de moyens que RTL Belgium. On a proposé aujourd’hui de se mettre d’accord sur cette somme et le fossé est resté très grand entre notre seuil et celui de la direction”, précise le travailleur. “On ne veut pas reconnaître que tout s’est bien passé”.

Refuser de clôturer de manière concertée la première phase “Renault” a aussi pour avantage de permettre aux travailleurs de prolonger la phase deux, qui dure en principe un mois, d’un mois supplémentaire.

La demande de prolongation va être introduite mais “l’idée n’est pas de faire durer la procédure pour le plaisir. On utilisera uniquement le nombre de jours que nous estimerons nécessaire”, conclut la source.

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