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L’éternelle question de l’influence des smartphones sur notre santé

Le débat sur l’ouverture de Facebook aux enfants est un débat sain, car il relance les questions sur l’influence de nos smartphones sur notre vie quotidienne, sur la qualité du sommeil de nos enfants et sur leur incapacité à s’ennuyer. Amid Faljaoui revient sur ce débat avec quelques arguments-chocs tirés d’un nouveau livre sur le sujet.

Vous avez sans doute entendu parler de cette idée d’étendre Facebook aux enfants: cela fait débat auprès des parents, des pédiatres et même des investisseurs. Ce débat est très sain, car les études se suivent et se ressemblent hélas. En effet, l’usage quotidien de notre smartphone et des réseaux sociaux a bel et bien un impact sur notre psychologie et même sur notre santé physique. D’ailleurs, Sherry Turkle, chercheuse à la célèbre université américaine MIT et auteure d’un livre intitulé sobrement Seuls ensemble, confirme à mes confrères du Figaro que l’usage intensif des réseaux sociaux entraîne une mauvaise qualité du sommeil.

L’usage quotidien de notre smartphone et des réseaux sociaux a bel et bien un impact sur notre psychologie et même sur notre santé physique.

Plusieurs recherches ont en effet montré par exemple que les enfants allaient se coucher avec leur téléphone. Évidemment, aux parents, ils disent que c’est pour s’en servir comme réveil, mais en réalité, ils les utilisent soit pour envoyer des SMS, soit pour aller sur les réseaux sociaux durant la nuit. C’est la raison pour laquelle vous avez des enfants de 7 ou 8 ans qui arrivent en classe le matin totalement épuisés. Cette chercheuse américaine précise même que l’une des raisons du mauvais sommeil des jeunes -et des adolescents en particulier-, c’est ce que les Américains appellent le FOMO ou Fear of missing out, en clair la peur de rater quelque chose. Tous ces jeunes enfants s’envoient des posts à longueur de journée et se comparent. Mais ils oublient que les photos partagées sont d’abord sélectionnées et ne représentent absolument pas la réalité. D’où cette compétition qui ne dit pas son nom et qui peut aussi provoquer des dépressions si on ne s’estime pas à la hauteur des autres.

L’autre souci des réseaux sociaux, qui est sous-estimé par les parents, c’est qu’un enfant doit apprendre à s’ennuyer. C’est bon pour sa santé morale et psychique. En effet, le fait d’être l’objet d’une stimulation permanente entrave l’imagination des enfants. Bref, un enfant perd sa capacité de s’ennuyer ainsi que celle de rester seul et ça, c’est mauvais selon cette chercheuse. Le verdict est très simple: un enfant qui n’apprend pas à être seul saura simplement être solitaire. Elle a d’ailleurs fait une expérience en demandant à des collégiens de s’assoir calmement sans livre ni portable pendant 15 minutes. Après 6 minutes, c’était intenable pour eux, et la plupart de ces jeunes cherchaient une stimulation plutôt que de rester assis et attentifs à leurs pensées.

Sherry Turkle préconise de lutter contre cette addiction aux smartphones en décrétant certains lieux sacrés dans la maison. Par exemple: pas de smartphone dans la cuisine, pas de smartphone dans la chambre, pas de smartphone dans la voiture, parce que ces espaces doivent être réservés à la conversation, à la réflexion, à la lecture et au calme.

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