Lyft, le ‘Petit Poucet’ joue la carte de la sympathie face au géant Uber

© Reuters

Les déboires d’Uber tombent à point nommé pour son petit concurrent Lyft, qui est en train d’accélérer son expansion et tente de capitaliser sur son statut d’outsider sympathique.

Lyft propose un service de réservation de voiture avec chauffeur très similaire à celui d’Uber, mais il a acquis et cultive une image d’acteur plus responsable socialement, grâce à laquelle il espère se faire une place face au géant de l’économie partagée.

Lyft avait notamment tourné son rival en dérision dans une campagne publicitaire en fin d’année dernière, mettant en scène les dirigeants d’une entreprise imaginaire baptisée “RideCorp”, dans laquelle il n’était pas bien difficile de voir une allusion à Uber.

Installés autour d’une table dans une salle de conférence noire, ils discutaient de la manière de détruire Lyft. L’idée était déclinée dans une série de spots illustrant chacun un avantage de ce dernier, comme la sécurité qu’il garantit notamment en vérifiant les antécédents de ses chauffeurs (une question sur laquelle Uber a souvent été critiqué), ou encore l’option pour l’utilisateur de leur donner un pourboire (ce qu’Uber a toujours refusé).

Lyft avait aussi immédiatement pris position fin janvier contre le premier décret anti-immigration du président Donald Trump, annonçant un don d’un million de dollars à l’organisation de défense des droits civiques ACLU. Pendant ce temps, le patron-fondateur d’Uber, Travis Kalanick, était critiqué pour sa réaction jugée trop tiède et accusé de chercher à casser une grève de taxis à l’aéroport de New York.

Dix fois plus petit

Lyft avait vu à l’époque les téléchargements de son application mobile s’envoler suite à une campagne appelant les consommateurs à protester en cessant d’utiliser celle d’Uber, avec notamment le mot d’ordre #DeleteUber sur Twitter.

Travis Kalanick avait tenté d’endiguer le mal en démissionnant d’un forum de chefs d’entreprise constitué pour conseiller Donald Trump, mais le leitmotiv #DeleteUber est reparti de plus belle ces dernières semaines après les révélations sur la culture sexiste de l’entreprise.

Lyft a été fondé en 2012, trois ans après Uber, et est basé comme lui à San Francisco, mais il fait figure de petit poucet.

Il a séduit quelques investisseurs en vue, comme General Motors, Alibaba ou le prince saoudien Al-Walid, et chercherait actuellement à réunir 500 millions de dollars supplémentaires dans un tour de table qui valoriserait l’entreprise à quelque 6 milliards de dollars, selon certains médias américains. C’est toutefois plus de dix fois moins qu’Uber, dont la valeur est estimée à 68 milliards de dollars.

Contrairement à Uber, qui s’est beaucoup développé à l’international, Lyft est jusqu’à présent concentré sur les Etats-Unis. Même dans ce pays, il est longtemps resté plus petit, mais il a rattrapé son retard avec une offensive lancée depuis le début d’année qui l’a vu démarrer son service dans une centaine de villes supplémentaires, portant le total sur l’ensemble du pays à environ 300.

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