Paris assigne Airbnb et Wimdu en justice

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La Ville de Paris a annoncé jeudi qu’elle assignait en référé Airbnb et Wimdu, “qui ne respectent pas la loi”. Ces deux plateformes de meublés touristiques n’ont en effet pas retiré de leurs sites internet les annonces de locations sans numéro d’enregistrement.

Depuis le 1er décembre 2017, tout loueur de meublé touristique doit être enregistré et son numéro d’enregistrement doit figurer sur l’annonce en ligne, afin de vérifier que les propriétaires ne dépassent pas la durée limite légale de location de 120 jours par an. La plateforme qui héberge l’annonce doit pour sa part retirer de son site toute offre de location qui ne porte pas ce numéro d’enregistrement.

Or, Airbnb et Wimdu “n’ont pas retiré les annonces qui n’ont pas de numéros d’enregistrement”, a dénoncé Ian Brossat, adjoint au Logement de la maire de Paris, Anne Hidalgo. Selon lui, chez Airbnb, qui propose quelque 50.000 annonces sur la capitale française, “une écrasante majorité de 84% des annonces” sont dans ce cas.

La Ville de Paris a effectué de “très nombreuses relances”, a ajouté l’élu, qui estime qu'”en réalité, Airbnb aujourd’hui assume de ne pas respecter la loi. Il est invraisemblable que cette entreprise puisse s’affranchir de toutes les règles”, a-t-il accusé. “Il faut responsabiliser les plateformes”, a-t-il répété, en évoquant notamment Booking qui ne publie que des annonces avec numéros.

La Ville demandera en cas de non-respect de retrait des annonces une astreinte de 1.000 euros par jour de retard, et de 5.000 par jour pour toute nouvelle publication sans numéro d’enregistrement.

En 2017, 1,3 million d’euros d’amendes ont été infligés à des multipropriétaires, et 490.000 euros pour le premier trimestre 2018.

Paris est le premier marché au monde pour Airbnb. Mais la capitale, comme de nombreuses villes touristiques, multiplie les initiatives pour lutter contre la location meublée touristique illégale qui se développe au détriment du secteur hôtelier, favorise la spéculation immobilière et vide certains quartiers de ses habitants.

Les deux plateformes sont assignées pour le 12 juin devant le tribunal de Grande Instance de Paris.

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