Besix s’occupera des fondations de la plus haute tour du monde

Dubai Creek Harbor © Capture d'écran YouTube

Le groupe belge de construction Besix Group a décroché le contrat pour les travaux préliminaires à la construction de The Tower, la future plus haute tour du monde à Dubaï, a-t-il annoncé mardi en marge de la présentation de ses résultats annuels.

The Tower doit être construite d’ici l’Exposition universelle de Dubaï en 2020 et dépassera les 1.000 mètres de haut. L’entreprise va se charger des fondations et des radiers. Elle est par ailleurs candidate à la construction de la tour proprement dite mais aucune décision en la matière n’a encore été prise.

“Je suis confiant que nous arriverons à bon terme. Il nous faut à présent remettre notre meilleure offre”, explique Johan Beerlandt, CEO de Besix Group, qui sera remplacé à son poste le 3 avril par Rik Vandenberghe, l’ex-CEO de la banque ING Belgique.

L’actuel dirigeant de l’entreprise a rappelé que c’étaient Samsung ainsi que sa société qui avaient construit la Burj Khalifa, l’actuelle plus haute tour du monde (830 mètres) inaugurée en 2009, également à Dubaï. “Aucune autre que nous ne dispose de ce savoir. Nous sommes les candidats tout indiqués”, estime-t-il, se gardant toutefois bien de crier victoire trop vite.

Les Emiratis souhaitent que la tour soit prête pour 2020, année de l’Exposition universelle. “Nous avons proposé une méthode qui permet de gagner un an”, glisse Johan Beerldant, espérant avoir mis toutes les chances du côté de Besix Group.

Le groupe de construction a par ailleurs bouclé l’année 2016 sur une amélioration significative de ses performances par rapport à l’année antérieure. Le chiffre d’affaires est ainsi en hausse de 9% à 2,4 milliards d’euros et le résultat net atteint lui un record de 120,8 millions d’euros, contre seulement 3,8 millions en 2015. Le carnet de commandes s’élève pour sa part à 2,930 milliards d’euros, contre 3,220 milliards un an plus tôt. “Un chiffre qui pourrait encore sensiblement augmenter au vu du potentiel identifié”, prédit Besix Group.

L’année 2015 avait en effet été marquée par des difficultés sur le plan financier en raison de l’impact de pertes opérationnelles en Egypte et en Arabie saoudite. Cela a d’ailleurs poussé le groupe à se retirer de deux projets (terminal maritime de Jazan et Sail Tower) dans ce dernier pays, “qui n’est pas notre tasse de thé”, a reconnu le CEO de l’entreprise.

Les autres activités au Moyen Orient ont, elles, connu une nouvelle hausse de leur chiffre d’affaires et de leur rentabilité, les Emirats arabes unis étant le moteur principal de cette croissance avec plus de vingt projets en cours. L’an dernier, le groupe y a livré des projets majeurs tels que les travaux du canal de Dubaï ou le parc d’attractions Legoland, tandis qu’au Qatar, il se concentre actuellement entre autres sur l’extension et la rénovation du stade Khalifa, la construction de plusieurs autres stades devant accueillir des matches de la Coupe du monde de football 2022 ou encore l’aire de stationnement pour avions de Qatar Airways.

En Europe également, les résultats ont progressé sur un an, principalement grâce à la bonne performance réalisée en France. Le groupe a par ailleurs fait son entrée sur le marché scandinave, remportant son premier contrat de génie civil au Danemark. Quant à la Belgique, outre la finalisation du centre commercial Dockxs Bruxsel et la construction en cours du nouveau siège social de BNP Paribas Fortis dans la capitale, Besix y a aussi renforcé son positionnement grâce à l’acquisition des filiales belges principales du groupe Heijmans, ce qui lui permettra d’augmenter son chiffre d’affaires d’environ 250 millions d’euros.

Cette opération permettra au groupe belge de diversifier davantage son offre. La diversification a justement été le mot-clé de la passation de témoin entre Johan Beerlandt et son successeur Rik Vandenberghe. “Je n’ai volontairement pas voulu me faire remplacer par un ‘bétonnier’ afin d’apporter ce groupe vers un autre niveau. Evoluer vers un modèle de groupe tel que Bouygues en France (actif dans la construction, mais aussi dans la téléphonie avec Bouygues Telecom ou les médias avec le Groupe TF1, ndlr) ne me dérangerait pas du tout”, a ainsi glissé l’actuel CEO, qui se dit heureux de ce qu’il a réalisé à la tête du groupe et de pouvoir tourner la page après plus de 12 ans à ce poste et près de 43 années de carrière chez Besix. Il y restera toutefois, en devenant désormais le président du conseil d’administration.

Quant au nouveau directeur du groupe, il se dit ravi et très enthousiaste de pouvoir diriger une entreprise belge de qualité. La prise de fonctions de Rik Vandenberghe intervient alors que le plan de restructuration au sein de la banque ING, dont il était le CEO jusqu’à fin février et qu’il a quitté en pleines négociations, est sur le point d’être signé entre direction et syndicats. “Ce n’est jamais le bon timing. Mais, après des mois de turbulences et de transformations, j’ai fait de mon mieux pour aboutir à une bonne situation chez ING. J’ai oeuvré jusqu’au dernier jour”, a-t-il assuré.

Enfin, Johan Beerlandt s’est laissé aller à quelques confidences sur le projet de stade national, dont la construction n’a toujours pas débuté près de trois ans avant le début de l’Euro 2020. “Je n’ai pas d’opinion sur ce sujet”, a-t-il dit. “Une rénovation du stade Roi Baudouin est possible, mais elle dépend d’une décision politique, tout comme un agrandissement du stade d’Anderlecht d’ailleurs”, a-t-il toutefois ajouté. “Un stade existant est toujours rénovable”, a-t-il encore asséné.

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