Le Val Benoît à Liège, modèle de reconversion verticale

© SPI/VERTICAM

Liège est en mutation. Des reconversions sont lancées pour de nombreuses anciennes friches industrielles. Dont celle notamment située au Val Benoît, à l’entrée de la ville, où des concepts innovants doivent permettre d’attirer les entreprises.

Coronmeuse, Bavière, Val Benoît voire Gastronomia. La liste des sites liégeois en voie de reconversion s’allonge chaque année. Des projets d’envergure qui s’étaleront sur une dizaine d’années et qui devraient considérablement modifier le visage de la Cité ardente. Dans cette liste, un projet concerne particulièrement le volet économique, celui du Val Benoît. L’ancien campus universitaire de l’ULg, qui s’étend sur 9 hectares, est en passe d’être reconverti en un pôle économique innovant qui mêlera, à terme, fonctions résidentielle, de bureau, culturelle et commerciale. Le centre d’affaires comptera notamment 30.000 m2. On y retrouvera 240 appartements pour des locations de courte durée, une cité des métiers et un parc urbain.

Le futur Val Benoît doit offrir une alternative durable et efficace aux parcs d’activités installés en périphérie.

” Cette reconversion est stratégique du fait de sa localisation à l’entrée de Liège, explique Cédric Swennen, directeur général adjoint de la SPI, l’agence de développement économique de la province de Liège. Le futur Val Benoît doit offrir une alternative durable et efficace aux parcs d’activités installés en périphérie. D’un site fermé au public, nous le transformons en parc ouvert. La première réussite a, par exemple, été de passer de la conception d’un parc d’activités horizontal à un parc vertical, les entreprises (orientées vers les hautes technologies) se répartissant entre les différents étages de l’immeuble, ce qui permet une économie d’espace substantielle. Il s’agit d’une initiative unique en Belgique. Avec un parc d’activités classique, il aurait fallu consommer 27 hectares. L’économie en matière de foncier est énorme. Et puis, les coûts d’assainissement d’un site sont très élevés. ”

La SPI a supervisé la définition du master plan établi en 2013. Elle s’est également chargée de la rénovation de deux bâtiments. Dont celui dit du ” Génie civil ” (15.000 m2) au style moderniste des années 1930 qui a été transformé en parc d’activités vertical. ” Nous avons effectué un vrai travail de mémoire sur ce site, poursuit Cédric Swennen. Un travail qui a été complémentaire à notre volonté de piloter entièrement cette reconversion et de solliciter différents partenaires pour concrétiser nos ambitions. ”

Des besoins qui évoluent

Avec quelques années de recul par rapport à cette reconversion, la SPI peut déjà effectuer une certaine analyse du travail réalisé. ” Une leçon que je retire pour l’avenir, c’est de ne pas définir trop précisément les fonctions d’un site. Une reconversion est un temps long. Les besoins peuvent évoluer. Il faut donc pouvoir s’adapter. Des enseignements que nous avons, par exemple, retenus dans le cadre de la reconversion du site des Acec à Herstal ( un projet mixte sur 20 ha, Ndlr). Cela passe également par la réversibilité des bâtiments, puisque les affectations peuvent évoluer au fil du temps. L’idée de tester certaines fonctions au préalable sur le site est également un enseignement positif. ”

La reconversion du Val Benoît sera terminée en 2021. Le parc urbain sera aménagé à l’automne. ” Nous aurons alors un nouveau village avec différentes fonctions. Du logement résidentiel est également prévu. Mais nous ne savons pas encore quelle forme va prendre ce développement. Nous voulons challenger les promoteurs sur leurs modèles. Nous pensons par exemple qu’il est opportun de réfléchir au fait que des employés pourraient habiter au-dessus de leur entreprise. Une tendance se dégage en la matière. Il y a de moins en moins de frontière entre vie professionnelle et privée. Il existe toutefois encore un frein législatif pour développer ce type de projet. ”

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