Vous voulez louer votre bien ? Quatre erreurs à ne pas commettre

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Tout propriétaire vous le dira: le marché locatif est compliqué. Instabilité du profil financier ou familial des locataires, rotation importante, etc. Mieux vaut ne pas commettre d’erreur pour ne pas que cela tourne au cauchemar !

Trop équiper le bien

Le bon sens voudrait qu’un meilleur bien attire de meilleurs locataires. Il en attire certainement plus mais pas nécessairement de meilleurs. Alors mieux vaut éviter d’en faire de trop. En termes d’équipement par exemple, n’installez pas tout car chaque électroménager placé représente une source d’énervement, voire de litige potentiel. Il n’est pas rare de voir un appareil quasi neuf, même de marque, tomber en panne. Vous pensiez être tranquille mais les ennuis commencent. Le locataire pensait avoir bien choisi l’appartement et s’aperçoit qu’il n’en est rien. Ces désagréments entachent dès le départ la relation bailleur-preneur. Par ailleurs, plus vous équipez le logement, plus vous devrez en augmenter le loyer pour rentabiliser votre investissement. Et ce d’autant plus que la durée de vie d’un électroménager est plus courte dans les mains d’un locataire que d’un propriétaire : on prend généralement plus soin de ce que l’on a dû payer soi-même. Moins d’équipement, c’est donc éviter des soucis.

Demander un loyer trop élevé

Tout professionnel de l’immobilier vous le dira : on peut rater une location à 50 ou 100 euros près. Avec Internet, si le loyer demandé est 10 % trop cher, vous perdez deux tiers des amateurs. Cinq pour cent trop cher et vous perdez encore un candidat sur deux. Avec l’accroissement des biens achetés pour investissement, le marché de la location est tendu. Mieux vaut perdre 50 euros par mois, soit 600 euros sur un an, que vivre deux ou trois mois de chômage locatif. Plus important encore : il faut avoir la possibilité de choisir l’amateur à qui vous allez louer votre patrimoine. Ainsi un loyer compétitif, au prix de marché, voire légèrement inférieur, suscitera suffisamment d’intérêt pour sélectionner au mieux le futur occupant. Enfin, un loyer trop élevé, rend les habitants trop exigeants, pour ne pas dire embêtants, et ne les incite pas à rester dans la durée.

En location, trop de gentillesse, de méconnaissance de la loi ou de manque d’expérience vous perdra.

Etre trop gentil avec les candidats

Aujourd’hui, les personnes qui peuvent acquérir un bien franchissent très souvent le pas, restent ainsi sur le marché locatif celles qui ne souhaitent pas acheter pour diverses raisons (même si elles en ont les moyens) et celles qui ne peuvent pas accéder à l’acquisition en raison d’un profil financier fragile. Parmi elles : jeunes débutants dans la vie, personnes en pleine séparation, etc. Alors comment faire le bon choix parmi ces candidatures plus difficiles ? Une méthode simple et efficace pour choisir un bon locataire est de se baser sur son comportement. De la prise de rendez-vous (savoir se présenter par téléphone, s’excuser en cas d’empêchement, etc.) à l’attitude lors de la visite, vous devez être attentif à tous les aspects à première vue anodins. Le candidat arrive en retard à la visite sans prévenir, qui dit qu’il ne trouvera pas normal de payer son loyer également en retard ? Il n’a pas l’argent pour la garantie, comment payera-t-il en cas de problème professionnel s’il n’a pas de réserves ?

Signer des baux de trois ans

Signer un bail de neuf ans vous engage pour une durée trop importante, et donc trop risquée en cas d’ennuis avec un locataire. A contrario, s’engager pour un an paraît fort court, même si c’est la meilleure option pour vous protéger. Trop de propriétaires optent pour des baux de trois ans pensant trouver la bonne alternative. Hélas, ces baux représentent une exception à la loi en cas d’occupation personnelle : il est interdit de donner un renom à tout moment avec préavis de six mois pour l’occuper personnellement (ou un membre de sa famille), comme cela est permis dans les baux de neuf ans, sauf si cela a été expressément prévu. Ainsi, si ce n’est pas le cas, cela rend votre bien quasi invendable le cas échéant : l’acheteur ne pourra pas donner de renom pour occupation personnelle et ne pourra donc pas l’acheter pour y habiter. Ceci déprécie votre bien. Enfin, ne prenez-pas n’importe quel contrat sur Internet. La loi sur les locations de résidence principale est impérative, mieux vaut la respecter !

Par Evelyne Gielen, économiste immobilier, Metrecarre.

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