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Donald Trump n’est-il finalement qu’un tigre de papier ?

Le métier de journaliste est passionnant en ce moment. C’est une période où tous les jours il se passe quelque chose de hors-norme. Nous ne manquons vraiment pas de matériel, tantôt pour nous faire peur, tantôt pour nous réjouir…

Sur le plan de la peur, les journaux anglo-saxons, qui ne connaissent rien à la politique française et au système de l’élection présidentielle à deux tours, ont décidé d’imaginer le pire. Et pour eux, c’est l’arrivée de Marine Le Pen à l’Élysée. Après le Financial Times, c’est maintenant au tour du célèbre Wall Street Journal de se faire l’écho de l’inquiétude des investisseurs sur une possible victoire de Marine Le Pen, et donc d’une sortie de la France de la zone euro.

Mais comme le fait remarquer Marc Fiorentino, ancien trader, reconverti dans le conseil financier et auteur d’une excellente lettre d’information financière, “ce qui est étrange, c’est que ni le FT, ni le WSJ ne s’inquiètent de l’autre cas catastrophique et peut être plus probable: la victoire du duo Benoit Hamon – Jean-Luc Mélenchon”.

Alors, c’est vrai que la France ne sortirait pas volontairement de l’euro si c’est l’extrême gauche qui gagne l’élection présidentielle, mais selon Fiorentino, la France risque de se faire éjecter plus tard. Avec le même résultat à la clé qu’avec Marine Le Pen. Mais comme Fiorentino l’écrit avec humour, ce ne serait pas trop grave puisque le duo Hamon-Mélanchon créerait une zone de libre-échange avec Cuba et le Venezuela…

Parmi les nouvelles plus réjouissantes, en tout cas pour ceux et celles qui détestent Donald Trump, je note le fait que certains d’observateurs se demandent si Trump n’est pas un tigre de papier, comme disent les Chinois. Je vous rappelle que le nouveau locataire de la Maison-Blanche devait faire la guerre commerciale à la Chine, mettre à genoux le Japon, mais le fait-il vraiment ? N’est-ce pas un chien fou qui aboie, mais ne mord pas ?

Au fond, Donald Trump ne se déchaîne vraiment que sur les pays faibles ou dépendants

Après avoir critiqué la Chine, notamment en mettant en doute sa mainmise sur l’île de Taiwan, Donald Trump a fini par envoyer un message écrit dans lequel il rassure la Chine sur son unité territoriale et sur son respect envers le peuple chinois. Et ce n’est qu’après ce message écrit et officiel qu’il a pu parler avec le président chinois qui refusait jusque là de le prendre au téléphone. Quant au Japon, il a beau critiquer son dumping, il a quand même déroulé le tapis vert de golf au Premier ministre japonais en déclarant que les États-Unis et le Japon étaient les meilleurs amis du monde.

Comme le dit Marc Fiorentino, Trump, finalement, s’écrase toujours devant les plus forts. Comment expliquer, par exemple, qu’il ait exclu l’Arabie saoudite de la liste des pays frappés par son décret anti-immigration, rebaptisé le décret anti-musulmans. Même chose pour l’Iran, il a dit énormément de mal du traité signé par Obama avec l’Iran, mais il a dû se résoudre à adopter la doctrine plus réaliste de son ministre de la défense: “pacta sunt servanda”, comme on dit en latin. Autrement dit: bon ou mauvais, un traité doit être respecté !

Au fond,Donald Trump ne se déchaîne vraiment que sur les pays faibles ou dépendants, comme le Mexique, et qui n’ont pas les moyens de lui répondre. Question: les Chinois ont-ils raison de dire que Trump est un tigre en papier ? Je vous laisse seuls juges !

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