La victoire des Bleus, pas de quoi doper outre-mesure la croissance

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La victoire des Bleus au Mondial de football pourrait favoriser la confiance et la consommation en France au cours des prochaines semaines. Mais de là à espérer un effet sur la croissance, il y a un pas… et plutôt grand.

Quel sera l’impact exact des exploits de Griezmann, Mbappé et consors sur l’économie tricolore ? Difficile, pour les économistes, de quantifier les retombées économiques de la victoire, tant les effets d’un succès en Coupe du monde sont en réalité marginaux.

Selon Ludovic Subran, chef économiste de l’assureur crédit Euler Hermes, la victoire de la France pourrait apporter 0,2 point de consommation supplémentaire à l’Hexagone et doper la croissance – attendue par l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) à 1,7% – de 0,1 point.

Effets cumulés de la consommation pendant la Coupe du monde

En cause: des effets cumulés sur la consommation durant les cinq semaines de la Coupe du monde, mais aussi sur le “moral des ménages”, susceptibles de favoriser à court terme des achats ou des investissements jusque-là imprévus.

Un scénario jugé optimiste par Denis Ferrand, directeur de l’institut COE-Rexecode. “Au niveau microéconomique, il peut y avoir un impact. Mais l’effet macroéconomique est infinitésimal”, assure à l’AFP le chercheur.

En 1998, année de la première victoire des Bleus en Coupe du monde, souvent prise en exemple, la France avait ainsi enregistré une croissance économique de 3,6%, contre 2,3% l’année précédente, avec une consommation en hausse de 2,6% au 3e trimestre. “Mais on était dans un cas de figure très différent”, souligne Denis Ferrand.

“D’abord parce que la Coupe du monde était organisée en France, et ensuite parce que la conjoncture était très favorable, avec un prix du pétrole exceptionnellement bas”. “En réalité, la plupart des économistes le reconnaissent: l”effet Coupe du monde’ est un mythe+”, conclut Pierre Rondeau, professeur à la Sports Management School. “Il y a un effet sur le bonheur, c’est évident. Mais le bonheur ne fait pas la croissance et ne résoud pas le chômage”.

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