Le Royaume-Uni englué dans une croissance morose en plein Brexit

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L’économie britannique devrait rester poussive dans les années à venir, d’après une déclaration budgétaire mardi du ministre des Finances qui se garde de délier les cordons de la bourse en pleine négociation sur le Brexit.

Le chancelier de l’Echiquier Philip Hammond a présenté mardi un état des lieux budgétaire de printemps a minima, dépourvue d’annonce fracassante et dominée par la publication des nouvelles prévisions économiques.

Il a exposé des chiffres un peu plus encourageants pour le Royaume-Uni en 2018, avec une prévision de croissance relevée à 1,5%, contre 1,4% prévu lors du budget de novembre, grâce à une meilleure productivité, selon l’Office de responsabilité budgétaire (OBR), l’organisme public indépendant chargé des prévisions économiques.

La croissance pour 2018 restera l’une des plus faibles des pays riches et marquera un ralentissement par rapport au 1,7% enregistré en 2017, témoignant de l’impact des incertitudes du Brexit. Et les perspectives sont loin d’être roses pour les années suivantes avec une croissance limitée à 1,3% en 2019 et 2020, avant un rebond modeste et moins fort qu’anticipé en novembre par la suite.

“Les prévisions sont faites pour être battues”, a toutefois lancé M. Hammond.

Le déficit public au sens de Maastricht devrait atteindre 2,2% en 2017-2018 avant de reculer à 1,8% en 2018-2019 et de poursuivre sa pente descendante, pour une dette publique quasiment inchangée autour de 85,5% du PIB cette année.

Il sera toutefois alourdi dans les années à venir par la facture du divorce avec l’UE évaluée à 37,1 milliards de livres (41,4 milliards d’euros) par l’OBR, soit dans la fourchette pérvue par le gouvernement.

Le Royaume-Uni est engagé dans de difficiles discussions avec Bruxelles pour définir une période de transition post-Brexit et surtout les futures relations commerciales. Londres espère conclure un accord d’ici octobre prochain, soit juste avant la présentation du prochain budget.

Le contexte économique pourrait changer du tout au tout selon l’issue des négociations, alors que le gouvernement espère obtenir un accord de libre-échange le plus large possible, qui incluerait même les stratégiques services financiers.

L’UE est prête à renoncer aux droits de douane sur les échanges de biens mais garde le flou concernant les services, qui sont pourtant essentiels à l’économie britannique.

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