Les “fake news” s’attaquent désormais à l’e-commerce

© Getty Images/iStockphoto

Pour moins de 10 dollars vous pouvez vous aussi acheter des fausses informations (“fake news”) que les cybercriminels proposent maintenant à la vente pour s’attaquer au commerce en ligne, un moyen pour eux d’engranger des profits, selon un rapport paru jeudi.

Les chercheurs de la société de sécurité informatique Digital Shadows décrivent l’apparition de services destinés à créer des sites internet bidons, de faux commentaires et des comptes automatisés (“bots”) sur les réseaux sociaux pour promouvoir ou dénigrer des produits et des services commerciaux.

Les pirates informatiques “clonent” un site d’information légitime –il suffit souvent de changer une lettre de l’adresse internet du média visé– puis modifient une partie du contenu d’un vrai article et le font “fuiter” dans le cadre d’une campagne de désinformation.

Les chercheurs de Digital Shadows ont ainsi découvert 2.800 faux sites d’information.

“Comme tous les bons articles de presse, ce contenu est partagé, +liké+, transféré et republié sur d’autres plateformes”, indique le rapport. “Plus on peut diffuser largement une fausse information, plus grandes sont les chances qu’elle soit captée par le public et qu’elle atteigne son objectif: discréditer un adversaire, semer la zizanie ou engranger un bénéfice”.

L’utilisation de ces outils pour perturber les campagnes électorales, comme l’élection présidentielle américaine de 2016, suscite une inquiétude croissante d’autant plus qu’ils peuvent être utilisés pour générer de l’argent.

“On passe maintenant du champ géopolitique aux intérêts financiers, ce qui touche les commerces et les consommateurs”, estime Rick Holland, vice-président chargé de la stratégie chez Digital Shadows.

Selon lui, des “outils de démarrage” pour prendre le contrôle des “bots” sont déjà disponibles à 7 dollars pour une période d’essai.

On peut aussi acheter un commentaire, un vote, ou faire remonter un produit dans le classement des meilleures ventes d’Amazon. Un commentaire non vérifié coûte 5 dollars, contre 500 dollars pour une campagne d’un mois.

D’autres services vantent les mérites de certaines monnaies virtuelles afin de gonfler artificiellement leur valeur, une fraude déjà utilisée sur les marchés boursiers. Un petit nombre d’acheteurs passent des ordres au même moment, ce qui fait mécaniquement augmenter la valeur d’une devise et attire des investisseurs crédules, avant de revendre leurs parts en faisant une plus-value.

Beaucoup de ces services sont vendus sur le “dark web”, partie cachée d’internet où se déroulent des transactions illégales et où il est difficile d’identifier les acheteurs.

Mais d’autres sont disponibles sur des sites classiques où ils sont présentés comme des outils commerciaux, souligne M. Holland.

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