“Il y a une perception de la gratuité des banques mais le cash a un coût”

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Il y a une perception de gratuité des banques dans le chef des clients mais ces dernières ont un coût global du cash qui s’élève à 129 euros par an par habitant à répercuter, a indiqué vendredi Rodolphe de Pierpont, le porte-parole de la Fédération belge du secteur financier Febelfin. Les critiques s’élèvent depuis que les banques ont décidé, à l’instar de nombreuses de leur consoeurs européennes, de faire payer les retraits d’argent liquide dans les agences hors-réseau.

“L’objectif n’est pas du tout de se diriger vers une société cashless. Mais c’est vrai qu’il existe de plus en plus de solutions digitales qui remplissent très bien la fonction qu’avait le cash. Les paiements en magasin sont à peu près généralisés; la situation est vraiment différente d’il y a 20 ou 30 ans mais l’argent liquide est amené à rester”, insiste M. De Pierpont. Après les dernières annonces de quelques banques de faire payer les retraits d’argent liquide à ses clients, c’était au tour de Bpost banque de faire son annonce vendredi matin: pour ses comptes b.compact, retirer du cash coûtera 50 cents, même sur son propre réseau de distributeurs.

Le coût global du numéraire est de 129 euros par an par habitant, rappelle Febelfin, que ce soit pour la production de la monnaie et des billets, leur distribution ou encore les taxes sur les distributeurs. “Il y a effectivement des comptes gratuits proposés par les banques mais c’est pour attirer le client. Tout ça n’est pas gratuit. Une perception de la gratuité est suscitée mais il faut couvrir les coûts d’une manière ou d’une autre”, souligne Rodolphe de Pierpont. En outre, les frais bancaires pour les consommateurs en Belgique comptent parmi les plus bas d’Europe, et ce grâce au secteur bancaire très concurrentiel en place dans le Royaume, qui permet de maintenir des tarifs bas, note encore Febelfin. La tenue d’un compte coûte en moyenne entre 20 et 50 euros par ménage belge, en fonction du profil (digital ou traditionnel, avec ou sans carte de crédit), un montant bien moins élevé que dans les autres États européens, illustre M. de Pierpont sur base d’une étude élaborée par le SPF Économie.

Enfin, “les banques ont la volonté de continuer à innover et à développer des applications sécurisées; tout cela a un coût”, conclut M. de Pierpont.

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