Craintes de pertes d’emploi chez Proximus, la cotation de l’action suspendue jusque jeudi matin

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La cotation de l’action Proximus, suspendue mercredi matin, ne reprendra pas avant jeudi matin, a fait savoir l’opérateur télécom. Une communication à la presse sera en effet envoyée demain avant l’ouverture de la Bourse de Bruxelles, à 9h00. Un important plan d’économies serait en préparation. Les syndicats ont été convoqués jeudi matin pour être informés des plans de la direction.

Les syndicats de Proximus ont été convoqués jeudi matin pour une commission paritaire extraordinaire, a-t-on appris auprès des représentants des travailleurs. La réunion, lors de laquelle ils seront informés du plan à trois ans visant à “accélérer la transformation” de l’entreprise, est prévue à 8h00 au siège bruxellois de l’opérateur télécom.

La cotation avait été suspendue mercredi avant l’ouverture de la Bourse dans l’attente d’un communiqué de presse, avait indiqué la FSMA, l’autorité des marchés financiers. Cette décision fait suite à des rumeurs selon lesquelles l’opérateur télécom pourrait initier un plan de restructuration. Quelque 2.000 emplois pourraient être menacés, soit près d’un sur six, selon la CGSP et certains médias, qui citent des sources au sein du management.

Le syndicat socialiste pense que cette possible restructuration est une conséquence de la proposition “incompréhensible” de l’ex-ministre des Télécommunications Alexander De Croo d’ouvrir le marché des télécoms à un quatrième acteur.

Ils déplorent mercredi ce procédé et l’absence d’informations concrètes. Selon Jean-Claude Philippon, président du groupe SLFP-Proximus, “il aurait été normal que les organisations syndicales soient convoquées dans la foulée de ce CA et que l’on communique sur ce plan à trois ans et sur les mesures d’économies envisagées”.

Il déplore la période d’incertitude dans laquelle se trouvent les travailleurs d’ici à jeudi matin et la tenue de cette commission paritaire extraordinaire, équivalent d’un conseil d’entreprise extraordinaire dans une société privée, où sont réunis direction et représentants des travailleurs.

De son côté, Ben Coremans, de l’ACV-Transcom (pendant flamand de la CSC Transcom), assure que le syndicat chrétien continuera à s’opposer à des licenciements forcés. “Proximus n’est pas une entreprise en difficultés”, justifie-t-il. Il note aussi ne pas être habitué à une telle absence de dialogue social ouvert. Des milliers d’emplois ont déjà disparu ces dernières années au sein de l’opérateur télécom mais cela s’est produit par le biais de départs naturels et de retraites anticipées. Fin septembre dernier, 12.562 employés à temps plein y travaillaient encore.

Mardi, Proximus avait confirmé que son conseil d’administration avait approuvé le budget pour 2019 et un plan à trois ans. La nouvelle stratégie #shifttodigital y jouera un rôle de premier plan. Elle permettra “d’accélérer la transformation” de l’entreprise et de la préparer “aux défis de l’avenir et à l’accélération de la digitalisation”.

“Dans ce contexte, il a également été discuté de comment Proximus peut encore optimiser ses coûts afin d’améliorer son efficacité dans un environnement de marché de plus en plus difficile”, avait encore précisé l’opérateur.

Informé mardi en fin d’après-midi des intentions de la direction communiquées au conseil d’administration de Proximus, le Premier ministre a décidé de convoquer ce mercredi sa CEO Dominique Leroy. Charles Michel a fait savoir qu’il ne tolérait pas cette tentative de “mise devant le fait accompli”, “ni sur la forme ni sur le fond”. On ignore cependant à quel moment de la journée cette entrevue aura lieu.

Karine Lalieux propose d’inviter Leroy et les syndicats en commission de l’Infrastructure

Par ailleurs, la présidente de la commission de l’Infrastructure à la Chambre, Karine Lalieux (PS), va proposer à ses membres d’inviter “au plus vite les syndicats et la CEO de Proximus” Dominique Leroy pour un débat sur la situation dans l’entreprise, a-t-elle annoncé sur Twitter.

“Toutes les questions doivent être abordées”, a-t-elle souligné, faisant référence à l’arrivée potentielle d’un nouvel opérateur sur le marché des télécoms, ou encore à une éventuelle recherche de dividendes excessifs par l’entreprise.

Le Premier ministre a convoqué la CEO de Proximus

Le Premier ministre a décidé de convoquer mercredi la CEO de Proximus, Dominique Leroy, a-t-on appris mardi soir à son cabinet. Charles Michel a été informé en fin d’après-midi des intentions de la direction communiquées au Conseil d’Administration de l’opérateur de Télécoms, ajoute cette source. D’après cette dernière, M. Michel a fait savoir qu’il ne tolérait pas cette tentative de “mise devant le fait accompli”, “ni sur la forme ni sur le fond”.

La CEO de Proximus Dominique Leroy est par conséquent convoquée mercredi, pour s’expliquer sur cette situation, a-t-on encore précisé dans l’entourage du Premier ministre.

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