L’appel à la grève chez Proximus massivement entendu

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Quelques jours après l’annonce d’un plan de transformation de l’entreprise, l’appel à la grève lancé par les syndicats en front commun a été massivement entendu.

Vers midi mardi, la mobilisation du personnel gréviste de l’entreprise Proximus, face au siège bruxellois, se réduisait à une dizaine de personnes. Selon Stéphane Daussaint de la CSC Transcom, pas moins de 1.500 personnes étaient présentes en début de journée, voire près de 2.000, soit une fourchette similaire à la quantité de postes que l’entreprise compte supprimer (1.900).

Aux petites heures d’un matin froid, des chasubles rouges, vertes et bleues étaient visibles en masse devant les “tours Proximus”, pour protester contre le plan de transformation annoncé la semaine dernière. Les travailleurs se disent très inquiets de leur sort.

“Nous sommes satisfaits, la mobilisation est importante et se déroule dans le calme, même si les travailleurs sont dans l’expectative. Quand on voit les gens autour de soi, on se demande qui va sauter. C’est un grand point d’interrogation qui flotte au-dessus de chaque tête…”, a indiqué Stéphane Daussaint mardi matin.

Le personnel “anxieux et en colère” veut marquer le coup

Quelques affiliés du SLFP étaient dans le même désarroi: “On ne sait pas qui est visé. Y a-t-il une blacklist? On a l’impression qu’on nous cache des choses. Heureusement les clients sont avec nous, on reçoit beaucoup de messages de sympathie. Ca fait chaud au coeur. On est des personnes, des emplois, des familles… pas seulement des chiffres dans la presse”. “Le personnel, anxieux et un peu en colère, veut marquer le coup, montrer à madame Leroy qu’il mérite son respect. La CEO prévoit 1.900 licenciements mais beaucoup de services sont déjà en sous-effectif. On s’attendait à un écrémage puisque, selon Agoria (la Fédération des entreprises de l’industrie technologique, NDLR), l’arrivée annoncée d’un quatrième opérateur devrait entrainer la perte de 6.000 emplois… mais on n’imaginait pas ce scénario-là chez Proximus. On craint une délocalisation des call-centers vers le Maroc, mais tous les services vont être touchés”, a enchaîné Laurent Malengreau, secrétaire général CGSP Télécom.

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Un peu plus loin, Jean, aujourd’hui pensionné, était venu soutenir ses anciens collègues: “Je suis entré à la RTT (Régie des télégraphes et téléphones, devenue entretemps Belgacom puis Proximus, NDLR) en 1973, j’ai travaillé 40 ans pour cette entreprise. Depuis le début, nous avons dû nous moderniser, suivre l’évolution technologique. A chaque fois, nous avons négocié et accepté des plans sociaux qui étaient acceptables. Mais là, c’est différent, on parle de licenciement secs, c’est la première fois que cela arrive. Ce n’est pas la tradition dans l’entreprise. D’où l’ampleur de la contestation… je n’ai jamais vu ça”.

Une rencontre était prévue avec la direction ce mardi. Mais les syndicats n’iront pas. “Nous allons la boycotter pour donner un signal au management et marquer notre solidarité envers le personnel”, précise M. Malengreau.

Prochaine réunion avec la direction jeudi

La prochaine réunion d’information et consultation, avec la direction, est attendue jeudi. “Nous ferons passer le message suivant: le personnel ne doit pas être le seul à payer le prix de cette transition. Une partie des 240 millions d’économies prévues dans le plan Proximus doit aussi être ponctionnée sur les bénéfices”, lance Stéphane Daussaint. Le rassemblement de contestation s’est dilué vers 11h30. “Le froid a eu raison de nous”, ponctue M. Malengreau.

D’autres actions pourraient suivre. Les services de Proximus tournent au ralenti ce mardi en raison de la grève. Beaucoup de magasins et call-centers sont fermés, et la plupart des rendez-vous des techniciens chez les clients ont été annulés.

L’administratrice déléguée de l’opérateur de télécoms, Dominique Leroy, a annoncé jeudi dernier un “plan de transformation” à trois ans passant par une suppression de 1.900 emplois et l’engagement, en parallèle, de 1.250 personnes. Proximus a notamment justifié ce plan par une demande croissante de ses clients pour de nouveaux services digitaux et de nouveaux types de connectivité, comme l’internet des objets. Le Premier ministre a rappelé lundi que le gouvernement était opposé aux licenciements secs.

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