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La bombe sociale Proximus: quels arguments se cachent derrière les 1.900 départs prévus?

C’est la bombe sociale de cette semaine: Proximus a annoncé sa volonté de se séparer de 1900 membres de son personnel. Dominique Leroy, la patronne de Proximus, a expliqué à la presse le pourquoi de ce plan de transformation de son entreprise. Amid Faljaoui, notre chroniqueur éco, nous explique ses arguments.

La véritable information économique de cette semaine, c’est clairement l’annonce faite par Proximus de réduire son personnel de 1900 personnes.

C’est énorme et cela a d’autant plus surpris que le personnel, les syndicats et même le monde politique l’a appris via une fuite dans la presse.

Dominique Leroy, la patronne de Proximus, n’a donc pas pu faire autrement que de confirmer ce plan de départs de 1900 personnes.

Au-début, cela a fait l’effet d’une bombe. Personne ne comprenait la communication ratée de Proximus. Et surtout, personne ne comprenait qu’une entreprise dont l’Etat reste l’actionnaire principal n’ait pas informé le Premier ministre en priorité. Surtout quand ce Premier ministre est en affaires courantes et qu’il se passerait bien de ce genre d’informations à quelques mois d’élections importantes.

Et donc, les uns parlaient de bourde monumentale, les autres de volonté de suicide en direct, d’autres parlaient d’une volonté de mettre le gouvernement devant le fait accompli,…

Personne n’a compris la communication autour de ce plan, car pour les observateurs, il était évident qu’un tel plan ne pouvait pas rester secret, pas dans une maison de verre comme Proximus.

Bref, personne n’a compris la communication autour de ce plan, car pour les observateurs, il était évident qu’un tel plan ne pouvait pas rester secret, pas dans une maison de verre comme Proximus. C’est pour couper court à toutes ces hypothèses et autres rumeurs, que Dominique Leroy s’est expliquée devant la presse.

D’abord, elle explique le pourquoi de ces 1900 départs. C’est en partie parce que l’entreprise doit se transformer pour faire face aux nouveaux défis, que ce soient la fin des frais de roaming pour les appels à l’étranger, la concurrence sur le fixe, ou encore l’arrivée d’un 4ème opérateur.

Elle n’a pas d’autre choix que de transformer son entreprise, dit-elle. Elle ajoute que les 240 millions d’euros d’économies qui seront ainsi réalisés sur 3 ans n’ont pas pour but de juste diminuer les coûts mais aussi de permettre à l’entreprise d’investir dans l’avenir.

D’ailleurs, dit-elle, si on a parlé des 1900 départs, on n’a pas parlé des 1250 nouveaux profils qu’elle veut engager au sein de Proximus. Dominique Leroy précise aussi qu’un plan de formation massif est prévu et que si le personnel en interne répond favorablement, le nombre de 1900 départs pourrait être revu à la baisse. Car, elle insiste, ce n’est pas un plan de départs mais bien un plan de transformation de l’entreprise.

Mais comme elle doit encore discuter avec les syndicats des postes concernés par ces 1.900 départs, le personnel dans son ensemble risque de se sentir visé et donc, cela ne pas améliorer l’ambiance dans l’entreprise.

Je vous avais parlé il y a peu de temps du secteur bancaire qui avait signé un accord pour pouvoir permettre aux employés de banques de devenir infirmiers ou aides-soignants.

Loin d’être anecdotique, on voit aujourd’hui, avec le drame social de Proximus, que le monde change très vite et que l’emploi à vie, c’est fini. Il faut plus que jamais s’adapter car l’environnement change à toute allure.

Parmi les raisons que Dominique Leroy a données pour justifier ce plan de départ, elle a aussi parlé de la concurrence de WhatsApp, de Microsoft et de Facebook.

C’est ce que je répète à l’envie dans cette chronique : la révolution numérique met au défi toutes les professions, tous les secteurs. L’adaptation est aujourd’hui le maître-mot. Bouddha le disait déjà il y a plusieurs centaines d’années: il n’existe rien de constant, si ce n’est le changement.

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