“La mutation de bpost ne se fera pas sans mal”

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L’administrateur délégué de bpost a tempéré mardi soir de trop grandes attentes pour son entreprise après une bonne année 2017. Celle-ci “est en train de muer et cela ne se fera pas sans mal”, prévient ainsi Koen Van Gerven, en marge de la publication des résultats annuels de la société.

“Nous n’aurons plus en 2018 un certain nombre de bonnes surprises financières que nous avons eues l’année passée”, prédit-il, alors que bpost a connu une baisse plus rapide qu’attendu du courrier traditionnel et que la reprise de Radial aux Etats-Unis va de pair avec des coûts importants.

Le patron de l’entreprise postale est d’abord revenu sur une bonne année 2017. “Nous pouvons en être fiers. Regardez les colis: nous y avons enregistré une croissance de 28,2%”, se félicite-t-il. “Durant les fêtes de fin d’année, nous avons atteint un pic jamais connu: nous avons traité 360.000 colis par jour!”

Bpost a par ailleurs repris l’an passé l’entreprise d’e-commerce américaine Radial et a pu augmenter le prix du timbre en Belgique et s’appuyer sur une loi postale qui lui apporte de la stabilité.

2017 fut une année charnière, selon Koen Van Gerven. “Pour la première fois, nous avons généré plus de trois millions d’euros de chiffre d’affaires et avons tiré moins de la moitié de ce montant de l’échange de courrier. Nous muons de l’ancien vers le nouveau monde.” Un nouveau monde symbolisé par l’e-commerce, d’après l’administrateur délégué. “Tout ce qui se passe à partir du moment où le client appuie sur le bouton pour commander quelque chose”, décrit-il.

Mais cette “mue” ne se fera pas sans mal, prévient le patron. Il faudra en effet remettre un certain ordre au sein de l’entreprise dans le cadre de la reprise de Radial, ce qui coûtera de l’argent à bpost. “Nous connaissions déjà un certain nombre de défis mais nous avons aussi découvert des choses qui nous ont un peu choqués”, reconnaît Koen Van Gerven. “Mais celles-ci sont loin d’être insolubles. Je reconnais des choses que nous avons déjà connues plus tôt chez nous.”

En Belgique, la société quitte également de plus en plus vite “l’ancien monde”. Au 4e trimestre, le volume de courrier postal a ainsi diminué de 6,4% sur base annuelle. Si celui du courrier publicitaire a légèrement augmenté, celui des lettres classiques a baissé d’environ 8%. “Sur ce plan, le quatrième trimestre n’a pas été bon du tout”, analyse l’administrateur délégué. “Nous nous attendons à ce que le courrier postal puisse reculer jusqu’à 7% cette année.”

“Nous allons voir et sentir” cette baisse, attend-il. Ce qui se reflète notamment dans les prévisions financières pour 2018. “En 2017, nous avons généré un ebitda récurrent (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement, ndlr) de 598 millions d’euros. Pour cette année, nous nous attendons à atteindre entre 560 et 600 millions d’euros. Cela prouve que nous sommes en train de muer.”

Dans ce contexte, Koen Van Gerven voit-il des possibilités de reprises supplémentaires? Si l’espace financier est là, le patron de bpost estime aussi qu’il faut désormais avancer un dossier à la fois. “Nous voulons que Radial grandisse et avons l’ambition de grandir également en Europe avec ce genre d’activité”, explique-t-il. “Notre vieil iceberg est en train de fondre. La logistique de l’e-commerce doit devenir notre nouvel iceberg”, conclut-il.

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