Les grandes étapes de l’affaire Carlos Ghosn

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Voici les principaux événements survenus depuis l’arrestation au Japon de Carlos Ghosn, PDG de l’alliance de constructeurs automobiles Renault-Nissan-Mitsubishi Motors, soupçonné de malversations financières qu’il nie.

Le 19 novembre 2018, Carlos Ghosn est arrêté par les fonctionnaires du bureau du procureur alors qu’il vient d’atterrir à Tokyo à bord d’un jet privé. Il est placé en garde à vue.

Son bras droit Greg Kelly est lui aussi interpellé. Tous deux sont enfermés dans une prison du nord de Tokyo.

Des perquisitions ont lieu au siège de Nissan à Yokohama, dans la banlieue de Tokyo, et dans le luxueux appartement tokyoïte de M. Ghosn.

Le dirigeant franco-libano-brésilien âgé de 64 ans est soupçonné d’avoir omis de déclarer une grande partie de ses revenus aux autorités boursières pendant cinq ans, entre 2010 et 2015.

Dans la soirée, le président exécutif de Nissan, Hiroto Saikawa, affirme que M. Ghosn est soupçonné “de nombreuses autres malversations, telles que l’utilisation de biens de l’entreprise à des fins personnelles”.

“C’est un problème que tant d’autorité ait été accordée à une seule personne”, déclare-t-il devant la presse, dénonçant “le côté obscur de l’ère Ghosn”.

Révoqué chez Nissan et Mitsubishi

Le 20 novembre, le conseil d’administration de Renault confie “à titre provisoire” la direction exécutive du groupe à son numéro deux Thierry Bolloré. Carlos Ghosn demeure PDG.

En revanche, le conseil d’administration de Nissan révoque à l’unanimité Carlos Ghosn deux jours plus tard.

A Paris, les ministres de l’Economie français et japonais, Bruno Le Maire et Hiroshige Seko, réaffirment leur soutien à l’alliance.

Bruno Le Maire indique le 25 que Renault a lancé un audit interne sur les rémunérations de Carlos Ghosn. Mais “tant qu’il n’y a pas de charges tangibles”, M. Ghosn ne sera pas démis de sa fonction de PDG de Renault, affirme-t-il.

Le 26, le conseil d’administration de Mitsubishi Motors révoque à l’unanimité Carlos Ghosn de la présidence.

Les dirigeants de Renault, Nissan et Mitsubishi Motors réaffirment le 29 leur “profond attachement” à leur alliance.

Inculpation

Le 10 décembre, Carlos Ghosn et Greg Kelly sont inculpés pour dissimulation de revenus entre 2010 et 2015. Leur garde à vue est prolongée, pour le même motif mais sur la période 2015-2018.

Le 13, le conseil d’administration de Renault confirme Carlos Ghosn à son poste de PDG, jugeant sa rémunération française conforme à la loi.

Le 17, le conseil d’administration de Nissan échoue à désigner un remplaçant à Carlos Ghosn faute d’entente au sein du comité de trois personnes, dont un ex-responsable de Renault, chargé de proposer un nom.

Le patron exécutif de Nissan, Hiroto Saikawa, et le numéro 2 de Renault, Thierry Bolloré, se rencontrent pour la première fois le lendemain en tête-à-tête à Amsterdam, alors que les tensions montent au sein de l’alliance.

M. Saikawa fait état d’une conversation “positive” et “productive”.

Nouveau mandat d’arrêt

Le tribunal de Tokyo annonce le 20 décembre avoir rejeté l’extension de la garde à vue de M. Ghosn réclamée par le parquet. Il peut théoriquement être libéré sous caution.

Mais le lendemain, les procureurs décident de remettre le dirigeant en garde à vue sur de nouvelles charges: il est accusé d’avoir fait couvrir par Nissan des pertes sur des investissements personnels au moment de la crise économique de 2008, ce qu’il dément selon les médias.

Le 23, sa garde à vue est prolongée jusqu’au 1er janvier.

Greg Kelly, bras droit de Carlos Ghosn, est libéré sous caution le 25 décembre.

Garde à vue encore prolongée

Le 31 décembre, la garde à vue de Carlos Ghosn est de nouveau prolongée de dix jours, jusqu’au 11 janvier 2019.

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