Les “fake news” dopent l’info payante

© Getty Images/iStockphoto

Le nouveau baromètre des médias livré par l’institut Reuters annonce davantage de contenus payants sur les sites des grands groupes de presse.

L’année 2018 a été marquée par la propagation massive de fake news, avec la complicité passive des réseaux sociaux et de Facebook en particulier. Il n’est donc guère étonnant que, pour l’année 2019, les éditeurs de presse souhaitent se démarquer davantage des géants du Net pour garantir aux internautes une information sérieuse et de qualité.

Pour la financer, les grands médias comptent aujourd’hui beaucoup moins sur la publicité – vampirisée à 80% par Google et Facebook dans la sphère digitale – que sur l’abonnement payant. Ainsi, dans le dernier baromètre de l’institut Reuters qui délivre, chaque année, les grandes tendances à venir pour l’industrie des médias, les auteurs affirment que les contenus gratuits seront de plus en plus rares sur les grands sites de presse. Parmi les 200 patrons de médias interrogés pour cette étude dans une trentaine de pays, 52% d’entre eux veulent désormais faire de l’abonnement payant leur principale source de revenus en ligne, contre 27% qui mettent toujours la priorité sur les revenus publicitaires.

Mais encore faut-il que le consommateur accepte de payer pour s’informer. Biberonné au gratuit depuis l’avènement du Web, l’internaute rechigne en effet à sortir sa carte de crédit pour lire des articles fiables. La dérive des fake news et les habitudes aujourd’hui ancrées dans les secteurs de la musique et de l’industrie audiovisuelle pourraient toutefois aider à changer la donne. Habitué à payer un abonnement iTunes ou Spotify pour écouter ses artistes favoris et un abonnement Netflix ou Amazon Prime pour regarder films et séries, le consommateur pourrait en effet basculer progressivement dans un schéma payant pour disposer d’une information sérieuse et exclusive.

A la condition toutefois que le prix d’entrée ne soit pas exagéré. Dans cette optique, la meilleure réponse que peuvent apporter les groupes de presse doit être une offre d’abonnement commune à différents médias ou des packages intégrés comme pourrait par exemple le faire l’opérateur télécom VOO avec le titre L’Avenir, tous deux propriétés du groupe Nethys.

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