Comment l’UE s’expose à de graves dommages économiques

La banque centrale européenne prévoit de restreindre en 2018 ses achats mensuels d'actifs. © Reuters

Les gouvernements européens doivent s’efforcer d’atténuer les effets du vieillissement de leur population, faute de quoi ils s’exposent à de graves dommages économiques, a estimé mercredi un haut responsable de la Banque centrale européenne.

“Alors qu’on compte aujourd’hui un retraité pour trois actifs, cette proportion va passer à un pour deux d’ici 2070”, a déclaré l’économiste en chef de la BCE, Peter Praet, à Madrid.

Or la génération des “baby-boomers” nés après la Seconde Guerre mondiale sera entièrement à la retraite d’ici 2030, posant rapidement aux pays concernés un défi majeur.

Cela se traduira par des dépenses plus élevées consacrées à la prise en charge de la vieillesse et moins de marges de manoeuvre budgétaires pour parer aux futures difficultés économiques, a averti M. Praet.

Une population plus âgée entraînant une réduction de l’offre de travail et un ralentissement des gains de productivité, les taux d’intérêt resteront bas, a expliqué l’économiste – privant ainsi les banques centrales de leur principal levier de politique monétaire.

Dette

Si rien n’est fait, le niveau de la dette au sein des 19 pays de la zone euro “atteindra largement les 100%” du PIB en moyenne, a-t-il déclaré.

La dette publique de la France a déjà dépassé cette barre symbolique l’an dernier, un niveau supportable uniquement si les taux d’intérêt restent bas, selon nombre d’économistes.

D’autres pays de la zone euro encore plus endettés, la Grèce et l’Italie, suscitent déjà des craintes pour l’avenir de l’euro.

D’après M. Praet, les gouvernements de la région devraient en priorité réformer les systèmes de sécurité sociale et réduire leurs dépenses pour supporter le fardeau d’une population plus âgée.

Les réponses pourront varier selon les “préférences sociétales” des pays, entre privatisation des systèmes de retraite, accession plus tardive à la retraite ou relèvement des cotisations, estime M.Praet.

Mais, pour lui, “la responsabilité de s’attaquer aux forces qui amenuisent la croissance potentielle incombe aux politiques structurelles et non à la politique monétaire”.

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