“Jobs, jobs, jobs”? “Foutaises, foutaises, foutaises!”

Le premier ministre Charles Michel. © BELGA/Eric Lalmand

“Le chômage réel ne diminue pas”, tonne Robert Verteneuil, président de la FGTB. Selon le baromètre socio-économique diffusé par son organisation mercredi, le nombre réel de demandeurs d’emploi s’élève à 515.000 unités, incluant ainsi 150.000 “travailleurs sans emploi” tombés hors des radars.

En se fondant sur les données de l’ONEM, la FGTB constate effectivement que le nombre de chômeurs complètement indemnisés a diminué. Cela étant, ces chiffres n’incluent pas quelque 150.000 personnes qui devraient venir grossir les rangs du “chômage réel” selon l’organisation. Parmi ceux-ci figurent les jeunes ayant terminé les études mais ne bénéficiant pas d’allocations de chômage, les chômeurs avec inscription obligatoire sans droit aux allocations, ou encore les chômeurs inscrits sur base volontaire comme demandeurs d’emploi.

M. Verteneuil concède que les décisions relatives à l’exclusion des chômeurs ont été arrêtées sous le gouvernement Di Rupo, mais il souligne que le gouvernement Michel aime à avancer ses bonnes performances en la matière en s’appuyant sur des données tronquées. A partir des éléments fournis par l’ONSS, la FGTB constate que sur les 132.913 jobs créés par le gouvernement depuis son entrée en fonction, seuls 41% sont des emplois à plein temps.

L’organisation syndicale pointe également le fait que les conditions de travail se détériorent. Ainsi, selon les éléments qu’elle a recueillis auprès des travailleurs, 76% d’entre eux prestent plus d’heures que ce qui est prévu dans leur contrat, et pas moins de 23% de ces heures supplémentaires ne sont ni payées, ni récupérées. Par ailleurs, selon l’ONSS, le nombre de travailleurs occupés en permanence sur la base de contrats journaliers intérimaires est passé de 5.047 en 2004 à 16.081 l’année dernière. Le nombre de malades longue durée est également en augmentation, observe la FGTB.

“La Belgique profite de l’embellie économique internationale”

Ils étaient 233.755 en 2006 contre 405.000 l’année passée (soit une augmentation de plus de 73%), indiquent les chiffres de l’INAMI. Pour ce qui concerne leur réintégration, la FGTB précise que dans 67% des cas, les médecins remettent une décision D, qui établit que le travailleur est dans l’impossibilité de réintégrer l’entreprise. Dans ce cas de figure, l’employeur peut résilier le contrat de son salarié sans indemnités ni préavis. “‘Jobs, jobs, jobs’? C’est plutôt ‘Foutaises, foutaises, foutaises!'”, rétorque le patron de la FGTB.

“La Belgique profite de l’embellie économique internationale, les emplois créés sont de faible qualité.” Le syndicat a également jeté un oeil au niveau des allocations sociales versées en Belgique. Selon les informations qu’il a collectées, 90% de ces prestations se situent en dessous du seuil de pauvreté. Le constat est particulièrement acerbe concernant les pensions. La FGTB souligne qu’alors que la pension moyenne s’élève à 882 euros pour une femme et 1.182 euros pour un homme, le prix moyen d’une maison de repos atteint 1.562 euros.

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