L’économie sociale souffre d’un déficit de notoriété

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Bien que sa croissance a été continue au cours des dix dernières années, pour représenter aujourd’hui plus d’un emploi sur huit en Belgique, l’économie sociale souffre encore d’un déficit de notoriété, a relevé mardi soir Jean-Claude Marcourt, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et des Médias en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Après avoir initié en 2008, lorsqu’il était ministre régional de l’Economie, le décret wallon relatif à l’économie sociale, Jean-Claude Marcourt s’est exprimé mardi soir, à Liège, à l’occasion d’un événement destiné à célébrer son 10e anniversaire. L’événement s’est tenu dans les bâtiments de Novacitis, nouvelle coopérative immobilière constituée principalement via des financements participatifs.

M. Marcourt a souligné la contribution essentielle de l’économie sociale à la cohésion sociale, sa croissance continue au cours de la dernière décennie et le fait qu’elle représente aujourd’hui plus d’un emploi sur huit en Belgique. Il a cependant déploré le fait que l’économie sociale souffre encore d’un déficit de notoriété. “Historiquement, l’économie sociale a été à la pointe en matière d’innovation collective”, a-t-il souligné. “On peut penser aux coopératives de consommation ou de production ou au développement des services à la personne. Aujourd’hui, on perçoit enfin qu’elle a été en avance sur tout le monde parce que cela fait plus de 30 ans qu’y sont nées les premières initiatives qui prenaient en compte le développement durable et les enjeux écologiques.”

Des logiques d’innovation qui, selon le ministre, se poursuivent aujourd’hui, par exemple à travers les projets rassemblés sous l’appellation circuits courts et qui intègrent ces enjeux en y ajoutant une dimension participative ou citoyenne. “Il faut espérer que ces logiques, encore trop modestes, contaminent peu à peu l’ensemble des acteurs économiques et finissent par influer sur l’ensemble du système”, a précisé Jean-Claude Marcourt.

Selon ce dernier, un label permettrait de valoriser, sur des bases objectives, les impacts positifs que les entreprises d’économie sociale ont sur leur environnement socio-économique, sur les conditions de travail et sur la redistribution des richesses. Ce qui, a-t-il ajouté, pourrait donner lieu à des politiques adaptées aux entreprises qui appliquent concrètement les critères de l’économie sociale. Une exposition de photos, réalisées au sein de onze entreprises créées au cours de ces dix années, sera à découvrir du 6 décembre au 7 février 2019 au Point Culture de Bruxelles.

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