De haut vol: le Maserati Levante

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MaseratI a été l’un des premiers constructeurs de classe supérieure à proposer un SUV. Mais le Levante mériterait aussi d’être appelé voiture de grand tourisme – GT. Bref, cette italienne ne se laisse pas aisément catégoriser.

Texte Jo Bossuyt

Une ménagerie. Le cheval de Ferrari. Le taureau de Lamborghini. Le serpent d’Alfa Romeo, aussi. Tout amateur de voitures associe d’emblée chacun de ces logos à la maison italienne idoine. Et chacun d’eux a sa propre histoire. Il en va de même pour celui de Maserati. Mais il s’agit cette fois non pas d’un animal mais d’un trident. Le trident. Symbole de courage et de ténacité.

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Ce logo a été conçu par Mario Maserati. Il était normal que ce fût lui car, des trois frères Maserati, il était le seul à ne pas être obsédé par les voitures et les moteurs, ayant une nature plus artistique. Il lui a dès lors été demandé, en 1920, de dessiner un logo. Lorsqu’il est passé sur la piazza Maggiore – incontournable pour qui aime Bologne -, il y a vu la statue de Neptune, trident à la main. Il n’a guère fallu attendre pour qu’un trident figure sur la calandre de chaque nouvelle Maserati. Et c’est toujours le cas aujourd’hui.

Limousines au pays des sportives

Mais ce n’était pas la seule caractéristique sur laquelle Maserati différait des autres labels italiens. Alors que la concurrence se consacrait à la production de voitures de sport, Maserati concevait de grosses limousines – dont la Quattroporte. Des voitures se distinguant par le raffinement typique des italiennes, l’amour transalpin de la belle mécanique et, surtout, des prestations compétitives. Histoire de rouler sportivement en embarquant toute la famille. Il fallait de l’audace pour construire de telles limousines dans ce pays de belles sportives, mais cette audace fait partie intégrante de l’ADN de Maserati.

En 2013, la marque a récidivé en proposant la Ghibli, devenue aujourd’hui la berline quatre portes de la gamme. Maserati décida même de l’équiper d’un moteur diesel – du jamais vu en Italie. Mais le succès fut éclatant. La Ghibli de la 3e génération a sensiblement étoffé le public cible de Maserati, sans pour autant trahir les valeurs de la maison. De plus, elle était proposée à des prix nettement inférieurs à ceux que l’inconscient collectif attribue à cette marque. Les chiffres de vente ont donc explosé, Maserati pouvant désormais aller piocher ses clients dans le grand réservoir dédié, depuis nombre d’années, à des marques aussi exclusives que BMW, Audi, Mercedes et Land Rover. Si Maserati a alors connu une croissance exponentielle dans le monde, en Belgique, on peut parler d’un véritable boom, les amateurs y ayant soudainement trouvé le chemin vers les concessions de la marque.

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Suv ou voiture de sport ?

Mais ce joli numéro de la Ghibli n’est rien en comparaison de la surprise dévoilée par Maserati en 2011 au Salon de l’Auto de Francfort, la grand-messe du monde automobile : un Sports Utility Vehicle. Carrément. Un SUV. Une voiture haute. Mais le Levante est-il réellement un SUV ? Si on l’observe de trois quarts, on peut voir combien sa ligne respecte des proportions impeccablement dessinées. Et l’on perçoit non plus une voiture haute mais une sportive. Non, le Levante n’est pas un SUV. En tout cas, il ne se ressent pas comme tel lorsqu’on le conduit. Bien sûr, la position élevée derrière le volant donne la même vision. Mais le comportement du Levante ne laisse jamais supposer que l’on se trouve dans une voiture haute.

Explication. Les SUV sont plus hauts sur roues que les autres carrosseries et leur centre de gravité est donc plus élevé. En conséquence, lorsqu’ils virent un peu rapidement, ils ont une propension à osciller légèrement. Et toujours plus à mesure que l’on enfonce la pédale d’accélérateur. Peu de SUV échappent à cette loi de la physique, mais le Levante y parvient, ne livrant jamais, dans les virages, la sensation éprouvée généralement à bord d’un SUV. On a à tout moment le sentiment que le paysage se rapproche comme dans une véritable GT – une voiture de grand tourisme à bord de laquelle on voyage à la fois confortablement, sportivement et dans le luxe. Le Levante pourrait être considéré comme une version break de la Ghibli. Non par sa ligne, mais par son comportement routier. Combinant de façon réussie rigidité et confort.

Lit de camp ou matelas aquatique ?

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Pour donner à une voiture un comportement sportif, il faut lui permettre de prendre correctement les virages les plus serrés. Et l’empêcher d’osciller. La meilleure façon d’y parvenir est de travailler à la suspension. Le problème étant que le confort des passagers s’en ressent. Plus la suspension est dure, plus les inégalités de la route sont perceptibles. Régler une suspension revient toujours à trouver un compromis. Dans une voiture haute telle que le Levante, il s’avère encore plus difficile à trouver car, compte tenu de la hauteur du centre de gravité, le châssis doit être réglé pour plus de rigidité que sur une berline ou une voiture de sport à centre de gravité bas.

Pourquoi dès lors le Levante apparaît-il atypique ? D’abord, parce qu’il est équipé de série d’une suspension pneumatique, laquelle ne figure qu’au nombre des options pour beaucoup d’autres marques de luxe. Pour user d’une comparaison, une suspension pneumatique serait à la suspension classique ce qu’un matelas aquatique est à un lit de camp. De plus, celle du Levante est constamment en mesure de s’adapter aux circonstances. Son système contrôle les mouvements de la carrosserie et des roues, les réglages des amortisseurs et la hauteur de la suspension. Selon le mode de conduite adopté, les amortisseurs se règlent indépendamment pour chacune des roues. C’est comparable à une chaise dont chaque pied serait réglable et dont la stabilité serait donc constamment parfaite.

Virer comme sur des rails

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Autre point : lors de la conception du Levante, les ingénieurs de Maserati sont parvenus à obtenir une répartition idéale des poids. Si l’on coupe un Levante par le milieu en largeur et que l’on pèse les deux parties, le poids indiqué sera exactement le même. Ceci est d’une importance considérable, déterminante même, pour le comportement routier d’une voiture. Si l’on prend un virage serré avec une voiture dont l’arrière est plus lourd que l’avant, on provoque un glissement de l’arrière. En revanche, si c’est le nez qui est plus lourd, la voiture aura tendance à sous-virer, de telle sorte qu’il faudra braquer davantage. Ce n’est pas insurmontable puisque l’électronique permet de rectifier le tir, voire de neutraliser le problème. Mais pour le Levante, cela ne s’avère pas nécessaire, grâce à son parfait équilibre. En virage, il suit strictement la route, comme sur des rails. Et comme on l’attend d’une GT.

La suspension pneumatique offre d’autres avantages encore. Elle permet, par exemple, de jouer avec la garde au sol – la distance entre le point le plus bas du châssis et le sol. Si l’on souhaite rouler dans les bois, il suffit de remonter le châssis de quelques centimètres pour éviter les petits obstacles. Cela transforme le Levante équipé de ses quatre roues motrices constantes en une voiture tout-terrain.

Conclusion ? Le Maserati Levante est tout à la fois : un SUV par son apparence, un tout-terrain par sa capacité et une GT par les sensations qu’il procure à son conducteur et à ses passagers.

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www.maserati.com

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