” Un scénario de croissance pour l’Afrique “

Malgré la pression que les tensions croissantes et le protectionnisme exercent sur le commerce mondial, les experts perçoivent toutefois du potentiel dans plusieurs économies émergentes. Ainsi, on attend beaucoup de l’Afrique, qui connaît une forte croissance démographique. L’entreprise belge Unibra qui construit et exploite des brasseries en Afrique, croit également en ce potentiel.

Le groupe Unibra est une valeur sûre en Afrique. Il a été créé dans les années 1960 par Michel Relecom. Issu d’une famille de brasseurs, ce dernier a créé plusieurs brasseries au Congo et jeté les bases de la marque SKOL. Après son décès, Unibra avait décidé, en 1995, de se retirer de l’activité brassicole africaine.

Mais depuis, l’entreprise familiale est à nouveau active sur le continent africain. Thibault Relecom, le fils du fondateur, dirige aujourd’hui le groupe : ” Nous avons à nouveau une brasserie au Rwanda. Et depuis 2008, nous avons construit et vendu deux brasseries à Madagascar et en Éthiopie. “

Lire également : Vyncke : ” Le déploiement géographique est la meilleure stratégie “

Unibra détient toujours les droits exclusifs pour la marque SKOL sur le marché africain. ” Nous croyons en un bel avenir pour l’Afrique compte tenu de la croissance économique et démographique, et du développement de grandes métropoles. Nous remarquons d’ailleurs que les grands acteurs de notre secteur investissent aussi pleinement en Afrique. “

Pas évident de faire des affaires en Afrique

En dépit de ce potentiel et de la croissance économique réelle dans plusieurs pays, il n’est pas évident de faire des affaires en Afrique, plus particulièrement en Afrique subsaharienne. ” Lorsque l’on veut construire une nouvelle brasserie, on se retrouve face à la problématique des permis multiples. Il faut non seulement obtenir un permis de construire et une licence d’exploitation, mais en plus de cela, les produits doivent être agréés par des laboratoires. Ce sont de lourdes décisions d’investissement, qui nécessitent un long processus préparatoire et qui sont parfois ralenties par la lenteur intrinsèque à l’environnement local. “

Sur le plan opérationnel, le CEO d’Unibra souligne plusieurs risques : une concurrence féroce, la pénurie temporaire de matières premières, la difficulté à acheter localement des produits de base de qualité constante, des problèmes logistiques qui peuvent prendre des semaines à résoudre… Tout cela peut sérieusement nuire à la production.

L’impact du dollar sur les taux de change

” Mais le risque principal réside évidemment dans les facteurs politiques et économiques que nous ne maîtrisons pas. Je pense ici, par exemple, aux taux de change. Le franc rwandais est une devise importante dans le cadre de nos opérations, et son taux par rapport au dollar joue donc un rôle majeur. Heureusement, la Banque nationale du Rwanda est bien organisée à ce niveau, et la situation dans le pays est stable “, explique Thibault Relecom. ” Et bien entendu il y a aussi le risque d’instabilité politique et la réaction des investisseurs étrangers à ce genre de problèmes. “

Lire également : ” L’ordre économique mondial est remis en question “

Le patron d’Unibra reste néanmoins ambitieux. ” Nous avons en tête un scénario de croissance en Afrique très clair. L’Afrique reste un marché en croissance. Nous recherchons des opportunités pour développer encore plus notre marque sur ce continent. Je pense par exemple à la Zambie, à la Namibie ou au Botswana. “

L’ordre mondial en mutation est un des thèmes du Credendo Trade Forum, le rendez-vous annuel des exportateurs. Le Forum se tiendra le 15 novembre à Bruxelles. Pour de plus amples informations : www.credendoforum2018.be.

Partner Content